Warning: this text is in French. It might trigger cravings for cheese.

Collègues, amis,

Comme vous le savez voici 9 mois que nous sommes partis, avec ma famille, dans les lointaines contrées de la Colombie Britannique. Ces terres pourvues d’un climat comparable a Paris (si on oublie les pluies qui mouillent vraiment) sont bordées d’éléments infinis, l’océan et les montagnes, tout en offrant une urbanisation relativement intelligente. Cela nous donne une vie qui correspond a nos objectifs – faire du ski tout le temps (ok – c’est plus mon objectif que celui d’Alexandra), profiter de la nature et du soleil, et pouvoir coupler ca a une vie citadine et professionnelle aux horizons intéressants, mais sans le stress parisien, dans un endroit ou Jules peut grandir et s’épanouir. J’ajouterais juste que depuis que nous sommes arrives, pas une fois je n’ai entendu dire le mot crise, traduction d’un climat et d’un état d’esprit différents.

Donc oui, j’ai pose ma démission la semaine dernière. C’est avec quelques regrets que je quitte la firme avant d’avoir pu profiter de ce sésame durement acquis (M), qui aurait été riche, j’en suis sur, de nouveaux acquis.

Accenture est souvent comparée à une armée, pour des tas de raisons valables. Mais avec le recul je dirais qu’« école militaire » est plus approprie. Des batailles nous en avons menées ensembles, et gagne quelques unes. Sur les terrains Danois, Hollandais, Canadiens, mais aussi Anglais, Allemands, Etats-Uniens, et même Français. Loin de moi l’envie de faire une liste avec des bullet-points, je préfère maintenant les listes avec des virgules et de longues phrases incompréhensibles, fruit d’une coopération de deux années avec un efficace service de l’administration territoriale Francilienne.

Commémorons-nous donc ces expériences communes : le forçage de portes chez le client en Hollande la nuit, parce que les toilettes étaient d’un cote et le bureau de l’autre, et que nous n’étions pas dignes de confiance pour avoir un badge - ceci tendant a prouver cela d’ailleurs. La compréhension décidemment limitée du support informatique de ce même client, qui clique sur oui quand on lui dit de cliquer sur non et qui fait tomber la prod en pleine journée. La pluie horizontale, même quand il fait négatif, les restaus qui ferment a 18h, fabuleux pays que la hollande. La coopération solide et fantastique avec ce fabricant de missiles que nous ne nommerons pas, par peur d’élimination. Les journées de tests d’intégration qui commencent a 7h du matin au Plessy-Pate, et ou bien sur rien ne marche. Une Patricia fière, indémontable et inépuisable face a ce même partenaire qui cherche a nous faire porter évidemment toute responsabilité. Des tests d’acceptance qui se passent bien, un déploiement en pre-prod qui fonctionne et la célébration de ca avec un narguilé dans un jardin Canadien. Une déception fantastique, quand la crise me privera d’une promotion, mais la révélation de ceux qui comptent et qui me soutiendront et m’aideront pour continuer a monter la pente. Une incroyable soirée playboy contenant au moins 50 Accenture, ou je rencontrerais la mère de mon fils. Les workshops en Allemagne, en Angleterre, les démonstrations clients a Boston ou j’apprends deux jours avant que finalement c’est pour moi (tout ca pour perdre J). Et puis la bataille avec les US, sombre moment. L’impossible paris Roumain pour flexibiliser les règles tarifaires. La cafetière Nespresso, estampillée « serveur informatique » pour que l’administration du prisme nous la laisse, le montage du gros mur de devices, les ragots, innombrables, du prisme. Le lance-missile USB. USB Magazine, d’ailleurs. Les courses de bateau. La gore-analyst, la core-consultant. Puis Monsieur Carrefour, et la Task Force rupture 44 – ces grands chasseurs de ruptures (depuis 1961). Expérience compliquée, mais au combien fun – bonjour le nonal a 8h du matin tous les jours - a Evry, heure idéale et évidemment sans circulation. Les courses de Fiat 500 en rentrant le soir, avec G-point-kara et son Opel surclassée. Les photos de K-1, toujours plus épatantes. Et enfin l’administration française, les pages et les pages de livres blancs corrigées et réécrites, remplaçant des points par des virgules, les et par des ou, se battant pour gagner des centimes sur des portes vendues 10.000 euros (d’argent publique), et pour des demies-heures en trop sur nos devis au client. Les conseils metres du grand chauve avec des chaussures noires. Les personnalités à part qui peuplent cet endroit. Toutes les blagues que j’ai apprises (et enseignées) pendant ces deux ans, l’équipe – et l’encadrement – fantastique et la chance qui m’y sera donnée de pouvoir gérer le projet, tant bien que mal. Et la consécration, grâce a un support organise et sans faille, la fameuse promotion au rang de chef.

L’AS ski enfin, qui me fera rester dans les moments difficiles, un challenge aux 2-Alpes de 150 personnes organise avec des amis proches. Ce même challenge en Autriche, Suisse, et Slovaquie que même en trichant on ne remporta jamais. Toutes ces sorties à jouir dans la neige, à manger de la tartiflette et à boire dans le train. Ces couples formes, ces enfants conçus même, et ces amis rencontres. Ces trains qu’on a failli rater, o combien de fois, ce stress jaillissant toujours, ces gens qui se désistent et qui nous énervent, ou qui ratent leur avion et qui nous manquent.

J’oublie certainement ici la moitie de tout le fun, mais cela ne m’empêche pas d’y repenser parfois.

Et puis, bien sur, ces deux joies : mon mari, rencontre chez Accenture, depuis travaillant chez Microsoft, avec qui nous avons eu un fils qui logiquement bosse chez Avanade. Et cette infidélité que je lui ai faite, ayant donne naissance à notre fille avec une Manager depuis mariée. Mes enfants, vos parents sont très fiers de vous.

Dans l’encadrement que j’ai reçu, direct ou indirect, et dans les collegues que j’ai eu, il n’est pas une personne avec que j’ai côtoyée chez Accenture dont je n’ai pas appris quelque chose. A tous – merci pour votre temps et l’enrichissement que vous m’avez apporte.

D’aucun d’entre vous dirons que tout ceci n’est que mensonge, et qu’en réalité j’ai plus profite d’Accenture pour raconter des blagues toute la journée que pour délivrer de la valeur. Ont-ils raison ? Je n’en suis pas juge impartial. Mais en tout cas au milieu des moments difficiles, et d’ailleurs particulièrement dans ces moments la, je dois le dire : je me suis bien marre. Et j’ai appris. Comme disait l’un des managers, disparu depuis sur le champs de bataille : que du bonheur.

Ainsi se terminent ces presque 7 années de coopération avec la firme, que je quitte alors que près de 80% (78,1 pour être exact) de sa population y est entrée après moi. Au delà de vous souhaiter bon courage, je vous souhaite beaucoup de bonheur.

Ainsi que le disait un celebre president : au revoir.

Charles.